Le styliste Alphadi avec SEM Maurice Badaman, Ambassadeur de Côte d'Ivoire en France, à la conférence de presse à l'UNESCO en octobre 2021
Créateur de mode nigérien, ambassadeur de la paix de l’UNESCO, fondateur du FIMA (Festival International de la Mode Africaine), Alphadi (de son nom Mohamed Ali Seydina) milite pour inscrire les traditions de la mode africaine dans la modernité et la longévité.
Ses créations de vêtements de haute-couture se veulent un hommage à la femme du XXIème siècle et au savoir-faire africain ancestral.
Dans sa volonté de soutenir autant les jeunes stylistes de la mode que les grandes maisons de couture au Niger (et de manière plus large en Afrique), Alphadi ambitionne également de créer une école panafricaine des métiers de la mode.
De la valorisation de l’histoire de la mode à la formation de grands couturiers, cette structure sera un moteur d’employabilité et d’expression de l’identité africaine dans un contexte mondialisé.
Surnommé le “ Magicien du Désert ”, Alphadi s’investit pour une vraie reconnaissance de la mode, du style et du design africain dans le monde.
Il est fier d’accueillir à chaque édition, depuis sa création en 1998, tous les acteurs de l’industrie de la mode, des créateurs d’accessoires de mode et des artistes du monde entier, dans son désert natal.
« Culture, Paix et Développement »
Se déroulant du 1er au 5 décembre 2021, sous le triptique « Culture, Paix et Développement » le FIMA, véritable événement pour la promotion la mode et des créateurs Africains, mettra à l’honneur la Côte d’Ivoire pour sa 13ème édition.
C’est à ce titre qu’une conférence s’est tenue à l’UNESCO le 20 octobre dernier et qu'il a répondu à mes questions.
Ambre Delcroix : que prévoyez-vous pour cette 13ème édition du FIMA ?
Alphadi
Cette édition se déroulera sur quatre jours dans un amphithéâtre dressé pour l’occasion avec l’esprit convivial du désert.
Le premier jour sera dédié à l’univers de la mode nigérienne et à la musique Africaine.
Le deuxième jour mettra en compétition de jeunes stylistes venus d’Afrique ainsi que l’élection de mannequins hommes et femmes des quatre coins du continent.
Pour la troisième journée - totalement panafricaine – trente-deux pays mettront en valeur leurs savoir-faire autant en matière de confection de vêtement que de bijoux et accessoires de mode.
Enfin, le dernier jour sera l’occasion de célébrer des créateurs, couturiers des cinq continents pour montrer le rayonnement des talents africains dans l’univers de la mode à un niveau l’international.
Nous attendons six cents invités et plus de six mille festivaliers, passionnés de mode, pour partager avec nous ce programme particulièrement riche et créatif !
AD : quel est votre rôle en tant qu’ambassadeur de la paix à l’UNESCO ?
A
Je m’investis pour soutenir le Niger et surtout la jeunesse dans son combat pour l’éducation, la lutte contre l’immigration clandestine, l’art et la culture au global.
Mon objectif - au-delà de promouvoir la paix - est de stabiliser la jeunesse, lui donner les moyens de s’installer de manière pérenne avec la croyance absolue que chacun en Afrique est capable !
Mon ambition est de développer des coopérations Sud-Sud et Nord-Sud sur le long terme.
" L’Afrique doit habiller l’Afrique grâce à ses talents, sa créativité et c’est en donnant à nos jeunes la capacité d’y réaliser leurs rêves que nous pourrons les encourager à rester sur le continent. "
AD : quelle est votre ambition avec l’école de mode que vous souhaitez créer ?
A
Depuis dix ans, je travaille sur le projet de construction d’une école de formation au Niger et ouverte à tous les Africains qui veulent travailler dans l’univers de la mode, de la haute couture, du prêt-à-porter ou qui veulent créer leur propre marque.
L’objectif est de créer une institution pour apprendre et valoriser l’art africain en général.
Chaque activité et chaque talent de la mode pourront y trouver un écho en termes de formation, du bureau de style à la conception de vêtements ou accessoires, en passant par la création de matières premières de qualité, tissus, cuirs, etc.
Nous avons pour ce faire noué des partenariats avec des professionnels du monde entier (notamment l’Institut Français de la Mode – n.d.l.r. qui forme les plus grands couturiers Français) qui vont y partager leur savoir-faire et leur expérience.
En parallèle de l’école, des ateliers, usines permettront de produire de manière qualitative et quantitative des articles de valeur répondant aux standards internationaux.
AD : quel est votre message pour soutenir la jeunesse qui veut s’investir dans la mode africaine ?
A
Il faut que la jeunesse africaine reprenne confiance en elle !
Elle doit croire en sa capacité à faire des choses extraordinaires, se donner les moyens de réussir en travaillant dur tout en bénéficiant du bon accompagnement.
Nos artistes et nos stylistes ont beaucoup de talent :
il faut le faire savoir et le faire reconnaître.
Il faut également que nos politiciens s’investissent pour soutenir les créatifs de l’habillement, des accessoires, de l’industrie textile, en leur donnant la chance de réaliser leurs projets et de développer leur talent en Afrique.
L’Afrique doit habiller l’Afrique grâce à ses talents, sa créativité et c’est en donnant à nos jeunes la capacité d’y réaliser leurs rêves que nous pourrons les encourager à rester sur le continent.
FIMA 2021 - le programme
1er décembre :
Ouverture officielle du FIMA ” par le président de la République du Niger, SE Mohamed Bazoum avec la “ Nuit de la mode nigérienne ” ;
2 décembre :
Nuit des concours des jeunes créateurs africains, tops modèles et du meilleur maroquinier, bijoutier & accessoires ;
3 décembre :
Nuit panafricaine ” qui s’articulera autour d’expositions, de défilés de mode des créateurs de mode émergents panafricains ;
4 décembre :
célébration de la “ Grande Nuit du FIMA ” lors de laquelle se déroulera le défilé de mode des grands créateurs des cinq continents.
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